La compagnie Pression Artistique a officiellement lancé son projet GARD, le jeudi 14 mars 2024 à l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) avec la première représentation de la pièce de théâtre « Alors, tue-moi » écrite par Aristide Tarnagda et mise en scène par Noel Minoungou.
L’Université Saint-Thomas d’Aquin (USTA) transformée en une soirée en salle de spectacle, l’occasion pour la compagnie Pression Artistique de lancer son projet GARD qui constitue une croisade contre les Violences basées sur le genre (VBG). Ce jeudi 14 mars 2024, devant des étudiants attentifs, les acteurs de la Compagnie ont donné vie à cette pièce de Aristide Tarnagda, intitulée « Alors Tue moi » et qui met en avant certaines réalités souvent méconnues des VBG.
La pièce retrace l’histoire d’une fille qui a été violée à l’âge de 6 ans par son propre père. Cet acte traumatisa la jeune fille jusqu’à l’âge adulte. Elle identifie tout homme à son papa. Sa vie bascule et elle se retrouve prostituée et tueuse en série puisqu’elle tue tous ses clients. Elle vient à tomber sur un homme différent des autres. Ils tombent amoureux et l’idylle continua jusqu’au moment où le garçon a voulu avoir un rapport sexuel avec elle. Malgré son amour pour le jeune homme, elle finit par le tuer en plein ébat sexuel.
La représentation a donné lieu à des échanges entre spectateurs et acteurs, permettant aux intervenants de partager leurs réflexions et leurs expériences. A l’issue du spectacle, le président de la troupe théâtrale de l’USTA, Mohamed chérif Sakandé a exprimé sa joie d’avoir pu assister à ce spectacle joué de manière professionnel. « Cette représentation a été du théâtre professionnel. Les acteurs ont réussi à nous transmettre des émotions extraordinaires. On les remercie pour ce travail. Il faut les féliciter », s’est-il enthousiasmé.
À travers cette initiative, la compagnie Pression Artistique entend démontrer le pouvoir de l’art comme outil de transformation sociale et appeler à une mobilisation collective contre les VBG.
Selon la directrice artistique de la compagnie Pression Artistique, Adjaratou SAWADOGO, le Projet GARD s’inscrit dans une démarche globale visant à mettre fin aux VBG à travers l’art et la sensibilisation. « Le spectacle dénonce la situation des femmes et des filles qui sont violées et qui deviennent des cas sociaux. Nous sommes dans une phase de sensibilisation. On sort des salles professionnelles de théâtre et on va jouer pour le public chez lui. L’esprit, c’est de toucher le maximum de personnes possible », a-t-elle expliqué. A l’entendre, la pièce de théâtre « Alors Tue moi » peut-être un catalyseur de changement et ouvrir la voie à des conversations essentielles sur ce sujet crucial. Mme Sawadogo s’est dit engagée pour une prise en charge totale et gratuite des personnes violées. « Nous espérons qu’au sortir de ce projet, on pourra aller poser une doléance pour que ces situations soient prises en charge gratuitement dans tous les centres sans exceptions ». Toutefois, l’initiative fait face à des difficultés, notamment d’ordre financier, d’où le cri de cœur de la directrice artistique à l’endroit des partenaires. « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, même là, nous sommes en train de tourner le spectacle parce qu’on a quelque chose à dire, sinon financièrement, ce n’est pas évident. L‘équipe est motivée et elle tourne dans des situations difficiles. Nous n’avons pas de partenaires. Nous avons juste une vision. Si on peut avoir des soutiens, surtout dans la troisième partie de notre projet, si quelqu’un veut bien nous aider financièrement ou matériellement nous sommes prêts », plaide-t-elle déplorant le fait que le théâtre soit l’un des parents pauvres de la culture burkinabè.