Croisade entrepreneuriale chrétienne : « Il faut que la communauté chrétienne puisse apporter sa pierre dans l’entrepreneuriat au Burkina Faso », Dieudonné B.W. SAWADOGO
Nous avons eu l’occasion d’interviewer Dieudonné Bark Wendé Sawadogo, le président de l’Action réveil chrétien pour l’entrepreneuriat encore appelé l’Association des jeunes chrétiens entrepreneurs au Burkina Faso. Il est par ailleurs communicateur et coach formateur en marketing digital et en expertise immobilière. Dans cet entretien, il nous parle de la croisade entrepreneuriale chrétienne, une activité dont il est le promoteur.
Sortir.bf : Dites-nous clairement ce que c’est que la croisade entrepreneuriale chrétienne
Dieudonné Bark Wendé Sawadogo (D.B.W.S.) : Chrétien et entrepreneuriat, ça fait vraiment bizarre pour certaines personnes, mais étant de la communauté chrétienne je me suis dit qu’il faut que la communauté chrétienne puisse apporter sa pierre dans l’entrepreneuriat au Burkina Faso. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas déjà, mais en tant qu’organisme chrétien, nous pouvons aussi apporter notre pierre en mobilisant la jeunesse, en la fortifiant et en communiquant pour pousser la jeunesse chrétienne à se lancer dans l’entrepreneuriat.
Sortir.bf : D’où est née cette initiative et quel est l’objectif recherché ?
D.B.W.S. : L’idée est née d’une association. L’association des jeunes chrétiens entrepreneurs dont je suis le président. A la base nous poursuivons plusieurs objectifs. Il y a la formation et la sensibilisation à travers des conférences, l’accompagnement de la jeunesse chrétienne. Nous accompagnons tout ce qui entre dans le cadre de l’entrepreneuriat et tout ce qui est une activité chrétienne. Nous menons donc des activités qui peuvent soutenir et fortifier la jeunesse. C’est ce qui a motivé l’organisation de la croisade.
Sortir.bf : Qu’est-ce qui a justifié le choix du thème de cette deuxième édition qui est « comment réussir sans se salir » ?
D.B.W.S. : Quand on parle d’entrepreneuriat, immédiatement les gens voient la richesse, les voitures luxueuses et les belles maisons. Pourtant, ce n’est pas tout ce qui brille qui est de l’or et certaines personnes qui ont atteint ce niveau ne sont pas aussi claire dans ce qu’ils ont fait pour réussir. Nous aimerions que tout le monde réussisse mais nous n’aimerions pas arriver à un certain niveau où nous regretterions ce que nous avons posé comme acte pour avoir cette richesse. C’est ainsi que nous avons cherché une personne qui a réussi suivant les voies les plus normales pour s’entretenir avec les jeunes et leur montrer ce qu’il faut faire pour réussir sans se salir.
Sortir.bf : Qui était cette personne de référence ?
D.B.W.S. : Il y avait deux activités majeures ce jour, à savoir une conférence publique et un panel. Nous avons donc eu la chance de recevoir à la conférence publique le pasteur Emmanuel Kiemtoré, le président des églises Grâce académie internationale dont le siège est à Ouaga 2000. En plus d’être responsable d’églises, Il est aussi homme d’affaires, entrepreneur, communicateur, coach.
Sortir.bf : Quel était le public cible ?
D.B.W.S. : On est vraiment ouvert. Nous n’avons pas visé que des chrétiens, sinon on aurait pu dire « jeune chrétien, comment réussir sans se salir ? ». Mais nous l’avons ouvert à toute personne qui a besoin de conseil parce que ça fait plaisir de partager ses expériences.
Sortir.bf : De façon concrète quels sont les résultats de cette croisade ?
D.B.W.S. : Notre association a pour objectif d’offrir des opportunités. Notre mandat, c’est d’aider, accompagner. Selon moi, cette croisade va aider la jeunesse. L’un des grands avantages est que nous avons placé la conférence publique en début d’année afin de préparer les jeunes et les orienter puisque la plupart du temps, les gens planifient leurs projets en début d’année. Aussi, le thème du panel a porté sur le réseautage, savoir établir un réseau, rejoindre un réseau, profiter d’un réseau. Tous ceux qui étaient présents à cette activité ont appris qu’on ne peut pas réussir seul. Il y a également un master-class que nous avons organisé avec des thèmes intéressants comme l’initiation en pâtisserie, l’implication de l’intelligence artificielle dans la publicité et le marketing. Il y a aussi une formation sur la culture hors sol et une formation sur l’élaboration de projet qui a permis aux participants d’avoir des idées de projet. L’association reste disponible également pour accompagner ceux qui rencontrent toujours des problèmes après la formation.
Sortir.bf : Quel véritable changement pensez-vous que cela va apporter dans les activités entrepreneuriales des jeunes chrétiens ?
D.B.W.S. : Le changement est personnel. Nous ne pouvons pas changer un homme qui ne veut pas changer. Comme le dit un adage, il est difficile de réveiller une personne qui fait semblant de dormir. Ce que nous pouvons faire c’est être de ceux qui peuvent influencer le changement des gens. Notre souhait est de voir des gens qui ont quitté un point A vers un point B grâce à nos activités et de les voir témoigner lors les prochaines éditions.
Sortir.bf : Qu’est-ce qui sera fait après pour préserver et renforcer les compétences des participants ?
D.B.W.S. : Nous avons déjà mis un groupe WhatsApp en place et nous sommes en train de réorganiser notre association. Nous nous sommes donné rendez-vous dans 6 mois pour ouvrir le siège à Ouagadougou ici. Tous les entrepreneurs peuvent avoir accès à ce siège. Il y aura un wifi et un service d’accompagnement pour les appuyer avec des conseils et des accompagnements techniques. Nous allons également mettre à leur disposition des livres pour les aider à mieux apprendre.
Sortir.bf : Par rapport à la première édition, quels sont les innovations et les défis ?
D.B.W.S. : Par rapport à la première édition, ce qu’on peut faire comme comparaison, c’est d’abord la qualité de nos orateurs et des différents intervenants. A chaque édition nous cherchons des gens qui sont pétris d’expérience et qui peuvent apporter un plus dans la vie des entrepreneurs. Egalement, dans l’organisation pratique, l’année passée c’était payant mais cette année nous l’avons fait gratuitement. Pour le master-class, l’année passée c’était quatre thèmes mais tout était théorique. Cette année, nous avons intégré deux thèmes pratiques notamment l’initiation à la pâtisserie et la culture hors sol.
Sortir.bf : Pourquoi vous n’avez pas demandé de contribution cette année ?
D.B.W.S. : Je ne dirai pas que c’est une innovation parce qu’on risque de revenir à la version payante. Nous avons pensé à toutes les personnes qui ont voulu mais qui n’ont pas pu participer à la première édition pour des raisons de moyens. Donc nous l’avons fait gratuitement pour permettre à tous ceux qui désirent de prendre part.
Sortir.bf : Quel est votre mot de fin ?
D.B.W.S. : Je remercie tous ceux qui ont eu confiance à notre vision. On rend grâce à dieu parce que tous ceux que nous avons approchés ont cru en nous. Je remercie également le parrain et le co-parrain pour leur soutien et leur accompagnement. Je n’oublie pas le comité d’organisation a abattu un excellent travail.
