Le vendredi 15 décembre 2023, l’artiste Sounkalo Dankantigui a livré un concert au CENASA ( Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel) à Ouagadougou. Cette soirée a clôturé la tournée urbaine de l’artiste, débutée en août.
Cora en main, arborant une tunique de Bazin, Sounkalo Dankantigui se présente sur scène à 22h. Son entrée est saluée par une standing ovation des fans qui ont fait le déplacement de la salle du spectacle du Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA).
Comme entrée en matière, l’artiste invite le public à se mettre débout: « Nous allons chanter notre hymne national », lance-t-il. Il entonne aussitôt la mélodie du Ditanyè au son de sa cora.
Au sein du public, les mélomanes captent ces moments via leurs téléphones portables. La dernière phrase de l’hymne est reprise à l’unisson par toute la salle de spectacle qui résonne en écho « la patrie ou la mort, nous vaincrons ». Et c’est parti pour presqu’une heure de show.
L’artiste entonne en même temps le premier titre, Dakantigui qui parle de la destinée de l’homme. Et pour ce faire, c’est le pianiste qui envoie le son, suivi harmonieusement par le batteur, puis par le joueur de balafon. Le chanteur aussi y va de sa cora, et de sa voix. Le public est emballé. Les pas de danse s’enchainent et certains reprennent en cœur les refrains.
Sans transition, l’artiste lance le deuxième titre, Kelenako qui aborde la question de l’individualisme, puis Mougnou, qui magnifie la patience. Sounkalo fait ensuite un clin d’œil aux aventuriers avec le morceau Faranfidi.
Les titres de l’artiste se succèdent ainsi au gré d’un public conquis qui ne boude pas son plaisir. Applaudissements, pas de danses, reprises des refrains, les mélomanes étaient en symbiose avec Dakantigui. D’autres artistes ont fait le déplacement du CENASA pour soutenir Sounkalo Dakantigui, au rang desquels Barf Diguess qui loue la performance de son jeune frère. « Le petit frère Sounkalo, est un grand bosseur », déclare-t-il à la sortie du concert. « Il est pétri de talent, mais aussi un grand bosseur. J’invite à tous ceux qui aime la bonne musique à le soutenir », ajoute-t-il.
Sidoni Koné, une spectatrice dit avoir voyagé pendant la prestation de l’artiste. « Il chante bien, il a une très elle voix et il joue très bien à la guitare (ndlr :cora). La spectatrice confie aussi avoir été agréablement surprise de la cohésion entre l’artiste et ses pairs musiciens venus lui apporter du soutien. Pour elle, c’est un message qui démontre une solidarité entre ces chanteurs.
Le parrain artistique de cette soirée, Ibrahim Keïta, promoteur du Yaar music – Soko Festival, artiste musiciens et producteur, temoigne de sa joie pour la tenue du concert. « Je viens soutenir un petit frère et je suis convaincu de son talent », déclare-t-il. Il estime que c’est cette génération qui va piloter la sphère musicale burkinabè dans quelques années, et il invite à soutenir les jeunes artistes.
Même avis exprimé par le responsable de l’agence Negro empire, Fiacre Rayimwendé Kientega: « C’est une satisfaction, il a livré un spectacle de taille. Il y a eu beaucoup de difficultés mais nous avons tenu à le présenter au public qui le suit », soutient-il.
Autant d’encouragements qui conforte l’artiste du jour dans la mission qu’il se donne. Descendant, d’un clan de griots, Dakantigui veut promouvoir ce que ses parents lui ont légué : la musique du mandé. Fin manipulateur de la cora, il est porteur d’un message : retrouver nos origines et porter haut notre culture. Une mission difficile mais pas impossible pour l’artiste qui demande le soutien de l’ensemble des Burkinabè.
Par Emmanuel GOUBA