L’hôtel Barka sis à Ouaga 2000 a servi de cadre ce 07 à Mars à la restitution de l’atelier de DJing (pratique par laquelle un artiste DJ mixe différents morceaux musicaux entre eux pour animer un événement) au féminin. Durant six jours, huit femmes ont été formées au métier du DJ. Cette formation entre dans le cadre du festival de musique électronique d’inspiration africaine (Festival Afrotronika) qui est à sa deuxième édition. Elle a été possible grâce au concours de la téléphonie mobile Telecel et l’institut français de Ouagadougou.
Dans une ambiance vibrante et chargée d’énergie, la soirée de restitution des femmes DJ s’est déroulée dans un décor illuminé de jeux de lumières et de lasers, créant une atmosphère électrique dès les premiers instants. Les basses percutantes et les rythmes entraînants ont fait vibrer la cour de l’hôtel Barka, attirant certains mélomanes à esquisser des pas de danse. Un baptême de feu réussi pour les DJ. Les huit dames, comme des maestros des platines, ont jonglé avec habileté entre les morceaux, créant des transitions fluides et captivantes qui ont maintenu l’excitation à son comble durant toute la soirée.
Cynthia Diakité, surnommée la faya woman est la porte-parole des bénéficiaires. Elle est satisfaite de cette première expérience de DJ malgré certains défis rencontrés lors de la formation. « Je me sens bien, c’est un sentiment de joie. Pour moi, c’est déjà l’accomplissement de quelque chose. C’est un premier pas dans le domaine du DJing. On a appris pendant cinq jours, pour un début ça va. Il nous reste à aller pratiquer davantage ce que nous avons appris et ensuite faire des recherches. Je suis satisfaite de moi et de toutes les filles ». Pour parvenir à cet accomplissement, les jeunes apprenantes ont dû se surpasser quelque peu. « Il y avait beaucoup de défis. La première fois confrontée à une table de DJ, ce n’est pas évident. On se retrouve sur une platine avec beaucoup de boutons qu’on doit assimiler du coup. En plus, les étiquettes près des boutons sont en anglais, ça fait beaucoup à apprendre. Le premier et le deuxième jour, c’était pas évident, au fur et à mesure on s’est habituées.» Cynthia Diakité appelle les femmes à se lancer dans l’univers de DJing et à ne pas accorder d’importance aux stéréotypes sur ce genre de métier.
Pour M. Zida Rodrick, connu sous le nom de DJ flym, promoteur du festival de musique électronique d’inspiration africaine, l’un des objectifs de son festival est la promotion du genre. Initier une formation de DJing à l’intention des femmes permet de vulgariser le métier de DJ. « Ça fait cinq ans que nous organisons des formations de DJ au féminin auprès de la gent féminine. Permettre aux femmes d’avoir accès à ce métier et de vulgariser ce travail qui peut être une source de revenu pour elle. » Dans cet univers si masculin, le promoteur Zida pense que les femmes ont toute la chance de s’imposer et commencent déjà à occuper le terrain.