Dans une expression artistique symbolisant la résistance, la pièce de théâtre « Noces » s’est jouée au centre ‘’La Termitière » à Goughin le 29 février 2024, mettant en lumière les triomphes et les défis des femmes au Burkina Faso. La pièce a été écrite par la comédienne Safourata Kaboré et la mise en scène assurée par Odile Sankara.
Une pièce de théâtre qui sert de plateforme pour défendre les droits des femmes. Intitulée « Noces », la représentation reproduit le vécu de femmes issues de divers horizons à travers des récits poignants, des monologues percutants et des performances saisissantes.
L’actrice fait voyager son public à quelques heures de son mariage imaginaire. Un mariage qui suscite plusieurs ragots au sein des habitants du quartier dû à son âge un peu avancé. Dans son discours, elle dépeint les réalités quotidiennes auxquelles les femmes font face (viol, injures et autres drames), tout en soulignant leur force et leur détermination à surmonter l’adversité. Pour la comédienne Safourata Kaboré, ce texte est une autobiographie et raconte les vécus des milieux de femmes au Burkina et dans le monde. « C’est une autobiographie. En tant que femme porter une telle parole est forcément une autobiographie. Des milieux de femmes sont concernées autour de moi et dans le monde entier sur les problématiques liées à la question de genre et notamment le viol. Les viols, c’est partout dans le monde, il n’y a pas de pays, il n’y a pas d’endroit sans le viol. C’est dramatique mais c’est comme ça.» Selon l’artiste un homme qui viole une femme est une honte pour tous les hommes de la planète.
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Les femmes sont souvent confrontées à la discrimination, à la violence domestique et à l’accès limité à l’éducation et aux opportunités économiques. Cependant, malgré ces obstacles, les femmes burkinabè continuent de se battre pour leurs droits et leur place dans la société. Ce combat, la comédienne Kaboré l’a compris et s’engage à sa manière pour que les femmes soient respectées. « Il faut de l’amour pour transcender les haines. Il faut que les femmes soient respectées. Il faut que les femmes soient prises au centre de nos vies parce que les femmes sont celles qui portent la vie. »
Le public présent au centre « La Termitière » s’est laissé emporter par cette représentation théâtrale qui questionne sur les rapports entre sexe, notamment les défis persistants sur les violences sexuelles basées sur le genre. Cette représentation a été possible grâce aux soutiens de la compagnie théâtre Acclamation en partenariat avec l’institut français de Ouagadougou.
Alassane SIDIBE