Description
Joseph Ki-Zerbo, né le 21 juin 1922 à Toma (Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso) et décédé le 4 décembre 2006 à Ouagadougou, fut un historien et homme politique burkinabè d'une envergure exceptionnelle.
Originaire de Toma, dans le nord-ouest du pays, Joseph a fusionné les patronymes Ki et Zerbo pour symboliser l'alliance des familles. Son père, Alfred Ki-Zerbo, considéré comme le premier chrétien de Haute-Volta, a joué un rôle crucial dans cette démarche.
Joseph Ki-Zerbo a marqué l'histoire académique en devenant le premier Africain à obtenir l'agrégation d'histoire en France en 1956, après avoir poursuivi ses études à Paris. Professeur d'université, il a enseigné à Orléans, à Paris, puis à Dakar, où il a contribué, aux côtés de Cheikh Anta Diop, à renouveler les études sur l'histoire de l'Afrique.
Son œuvre majeure, "Histoire de l'Afrique" (1972), offre un panorama détaillé des événements et des peuples du continent, replaçant l'histoire africaine au même niveau que celle d'autres continents. Président de l'Association des historiens africains de 1975 à 1995, il a également siégé au Conseil exécutif de l'UNESCO.
Engagé politiquement, Ki-Zerbo a fondé le Mouvement de libération nationale (MLN) en 1957. Plus tard, il a été contraint à l'exil en raison d'attaques du régime de Thomas Sankara. En 1993, il a créé le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP) et est devenu une figure de l'opposition.
Reconnu comme l'un des plus grands penseurs de l'Afrique contemporaine, Joseph Ki-Zerbo a laissé un héritage durable. Son engagement politique, académique et intellectuel a été honoré par des prix prestigieux, dont le Right Livelihood Award en 1997. Sa postérité se reflète également dans la promotion posthume au grade de commandeur des Palmes académiques et dans le baptême de l'université de Ouagadougou en son honneur en 2015. Parmi ses œuvres notables figurent "Le monde africain noir" (1964) et "Afrique noire" (2005).
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