Site logo

SITHO-VITRO 2023 : L’édition de la résilience

Le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) et la Vitrine internationale du tourisme, de l’Hôtellerie et de la restauration de Ouagadougou (VITHRO) ont été fusionnés pour l’édition 2023. L’organisation couplée des deux évènements, du 26 au 29 octobre a été placée sous le thème : « promotion du tourisme interne, facteur de résilience ».

 

Ambiance morose, parking quasi-vide. C’est le constat fait ce dimanche 29 octobre 2023 dans l’enceinte du SIAO où se tient conjointement depuis le 26 octobre le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) et la Vitrine internationale du tourisme, de l’Hôtellerie et de la restauration de Ouagadougou (VITHRO).   La plupart des exposants sont situés au pavillon arc-en-ciel. 

Au dernier jour de cet événement, l’intérieur de la salle d’exposition ne grouille pas de monde. Quelques stands d’exposition attendent toujours des exposants tandis que les exposants présents attendent également les visiteurs.

Des stands qui attendent toujours des exposants

« Vraiment ça ne va pas », confie Hyacinthe Guy Wibga, un exposant d’objet d’art, venu du Plateau Central. Ses ventes journalières ne lui suffisent pas d’assurer ne serait-ce que le prix du carburant, déplore-t-il.

 

De son avis, la situation nationale marquée par la crise sécuritaire est la principale cause de cette morosité. « l’argent ne circule plus dans le pays », ce qui fait que les populations ne peuvent plus s’offrir des objets d’art, poursuit l’exposant.

Le calendrier des deux événements coïncidant avec la tenue d’autres manifestations culturelles à travers la ville est une autre raison de la faible affluence selon M. Wibga. « Regardez, le nombre de festivals à Ouaga cette semaine. C’est beaucoup », note-il.  Autre stand, même constat mais autre explication. Donald Tondomba, lui propose du miel dans son stand d’exposition. « Depuis qu’on est là, il n’y a pas beaucoup de clients, et même le peu de visiteurs qui arrivent sont beaucoup intéressés par les objets venus du Niger », déclare-t-il. 

Une vue de l’espace réservé à la restauration

 

M. Tondomba dit avoir l’impression que la grande partie des visiteurs sont venus de l’étranger, les nationaux se faisant rare sur le site d’exposition.  Il estime notamment que la communication autour des deux évènements n’a pas été à la hauteur. « Moi-même ce n’est que la semaine dernière que j’ai pris connaissance de la tenue de cet évènement », confie-t-il. 

 

Malgré tout, il salue la tenue de ces salons, « même si on n’a pas les recettes auxquelles on s’attendait » et suggère qu’il y ait une meilleure communication aux prochaines éditions.  Le problème de communication est évoqué également au niveau des stands de restauration. C’est l’une des raisons que donnent la restauratrice Isabelle Nikièma/Guéné à propos des bâtiments dédiés aux restaurateurs et qui demeurent quasi-vides.

 

 

 

 

 

Isabelle Nikièma/Guéné souhaite que pour l’édition prochaine, l’espace dédié à la restauration soit mieux visible

« L’information n’est pas vite passée », affirme-t-elle. Mme Nikiema souhaite, par ailleurs, qu’un meilleur emplacement leur soit réservé à l’édition prochaine. « Parce que nous sommes un peu cachés », soutient-elle.

 

Satisfaction malgré tout des visiteurs 

 

À la sortie du pavillon Arc-en-ciel, Ezéchias Lantry, professionnel de la communication tient un pot de fleur.  Venue prendre connaissance des différents stands et découvrir tout ce qui est artisanat, il dit avoir admiré l’ingéniosité des artisans. Mais, il déplore aussi la faible affluence autour de l’événement.  « Il y a tellement de belles choses dans les stands mais malheureusement avec peu de visiteurs. Et je sais que cela va jouer sur les rendements des exposants », laisse-t-il entendre. Comme raison de cette faible mobilisation, M. Lantry pointe la situation sécuritaire, responsable d’une manière ou d’une autre de la morosité économique. 

« La préoccupation du Burkinabè aujourd’hui, c’est comment manger et dormir sous un toit et se réveiller en bonne santé le lendemain », analyse-t-il.  

Autre visiteuse à ce SITHO-VITHRO, Fadilatou Ouédraogo dit avoir beaucoup apprécié l’exposition du parc Bangre weogo et la qualité des objets d’arts. Elle a aussi remarqué le faible nombre de visiteurs et donc d’acheteurs et lie également cet état de fait à la situation sécuritaire qui porte un coup au tourisme et à l’artisanat. Fadilatou Ouédraogo salue néanmoins la tenue de cet événement qui est certainement un message fort envoyé aux Burkinabè et aux étrangers pour dire que le tourisme burkinabè vit toujours, estime-t-elle.

C’est donc véritablement la note positive de la tenue de ces deux salons : montrer aux yeux du monde que le Burkina Faso est toujours fréquentable en dépit de la crise sécuritaire.                                                                  C’est aussi un signal fort envoyé aux braves artisans, hôteliers et au monde de la culture en général que l’Etat burkinabè porte son art et sa culture au cœur.

En plus des expositions, cette édition du SITHO et de la VITHRO, pour laquelle le Niger a été le pays invité d’honneur, a été ponctuée du 26 au 29 octobre par des spectacles de musique et des conférences.

 

Emmanuel GOUBA

 

Comments

  • Pas encore d'avis.
  • Ajouter un avis