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SIPAO 2023 : Kabiss Collection expose des chaussures en Kôkô dunda et Faso Dan-Fani

En marge de la 7e édition du Salon internationale de prêt-à-porter de Ouagadougou (SIPAO), qui se tient du 17 au 30 décembre 2023 à Ouagadougou, une équipe de Sotir.bf a rencontré Issoufou Kabré, responsable de « Kabiss collection », une entreprise spécialisée dans le travail du cuir et de la  peau, champion dans la confection de chaussures à partir de pagnes traditionnels burkinabé. Le maroquinier  exprime ici sa passion pour la chaussure et son expérience dans le domaine. 

Dans la rue marchande du SIPAO 2023, difficile de faire un tour sans  remarquer le stand d’exposition de Kabiss Collection. L’espace est dédié aux chaussures, mais des chaussures pas comme les autres. Elles sont confectionnées à base de Faso Dan  fani et de Kôkô Dunda. Il y en a de tout type de pointure et de plusieurs couleurs. Issoufou Kabré est le maître penseur de ces créations. Venu de la ville de Sya pour participer au SIPAO, il entend faire de bonnes affaires.

Il a trouvé son inspiration dans la fibre patriotique. « Avant on faisait l’espadrille avec les tissus importés, mais moi, j’ai innové un peu. Je suis Burkinabè, et je vois que nos sœurs et nos mamans ont créé des tissus, notamment, le pagne Kôkô dunda et le Faso Dan fani. Je me suis dis alors pourquoi ne pas utiliser ces tissus comme matière première »,confie Issoufou Kabré.

« Tout burkinabè peut s’acquérir nos chaussures. C’est fait par les Burkinabè, pour les Burkinabè et pour l’Afrique », Issouffou Kabré.

 

25 ans de passion

Pour lui, c’est une manière de contribuer au développement de son pays en utilisant des matériaux made in Burkina comme matière première dans son travail. Fort de 25 ans d’expérience dans le travail du cuir et de la peau, cet artisan s’impose comme l’une des icônes en matière de maroquinerie au Burkina. Le mixage des pagnes traditionnels burkinabè à d’autres matières pour fabriquer des chaussure constitue une particularité qu’il a développée pour ajouter de l’authenticité à ses créations..

Véritable passionné, l’art le lui rend bien en retour également. « Je me suis marié grâce à ce métier. J’ai des enfants qui sont à l’université, je suis véhiculé, j’ai ma propre cours», souligne-t-il. « J’ai aimé mon métier, mon métier m’a tout donné », ajoute-t-il

Issoufou Kabré s’investit aussi dans la formation pour perpétuer sa passion. « J’ai formé des jeunes, environ une soixantaine de personnes  dont 40 sont installées. Aujourd’hui, ce sont eux qui prennent le relais», soutient Issoufou Kabré.

 

Plaidoyer au gouvernement

Le responsable de Kabiss Collection estime que les autorités ont compris l’importance des artisans pour le Burkinabè et ont commencé  à leur accorder une attention particulière. « Cette année, le gouvernement nous a sélectionné pour une formation dans la fabrication des chaussures », note le sexagénaire. S’il reconnaît que des artisans burkinabè ont déjà été sollicités pour exécuter des travaux de l’administration, il souhaite tout autant que le gouvernement confie des marchés à ses artisans afin qu’ils démontrent leurs savoir-faire. L’Etat peut par exemple commander des chaussures des agents publics avec eux, au lieu d’en importer, estime-t-il.

De la reconnaissance au SIPAO

« C’est ma première fois de participer au SIPAO. J’ai entendu parler de ce salon il y a de cela 5 ans et les gens m’ont encouragé à venir participer. Et depuis que je suis là, j’ai remarqué qu’il y a de l’engouement », affirme M. Kabré.  Il est d’avis que le SIPAO est une occasion de réseautage et permet aux différents artistes de se frotter aux meilleurs du moment. « Le SIPAO permet de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Quand on est dans son coin, on peut penser être le meilleur, mais lorsqu’on se frotte aux autres créateurs, on découvre qu’il y a meilleur que soi, et cela inspire à faire d’autres créations», fait-il remarquer.

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