Le bureau provincial du Kadiogo du Cercle d’étude, de recherche et de formation islamiques (CERFI), a initié la foire ‘’Ramadan market’’. L’initiative qui se déroule cette année du 6 au 23 mars 2024 est à sa 8e édition. Ramadan market est un marché organisé pendant le mois sacré du jeûne musulman pour permettre aux fidèles de s’approvisionner en produits de grande consommation ainsi que des objets de piété à des prix licites. Sortir.bf y a fait un tour le mercredi 20 mars, pour un constat.
« Ramadan market pour un Burkina résilient dans un contexte à fort défis sécuritaire ». C’est sous ce thème que se tient la 8ème édition de la rue marchande dénommée ‘’Ramadan market’’, organisée par le CERFI. La foire se tient du 6 au 23 mars 2024.
Cette année, environ 50 stands ont été dressés pour permettre à la population Ouagalaise en générale et aux fidèles musulmans en particulier, de bien vivre le mois de ramadan avec des produits de qualité à des prix étudiés. C’est au quartier 1200 logement où se trouve le siège du CERFI que se tient cette foire.
On y trouve des produits de grande consommation tels que le riz, le couscous, de la farine pour tô et pour la bouillie, des pâtes alimentaires, du sucre, des jus. Il y a également des vêtements, des tapis pour la prière, du parfum, de l’encens et bien d’autres articles.
Le coût des stands varie de 35 000 à 50 000 francs CFA selon la superficie.
Une tribune pour promouvoir aussi la cohésion sociale
Selon Innoussa Sidibé, étudiant en 3e année en analyse bio qualité, membre du comité d’organisation, la foire Ramadan Market est ouverte à toute la population sans distinction. Toutefois, certains produits y sont interdits. « La foire ne concerne pas que des musulmans. Des exposants aux visiteurs, nous avons des personnes de religions autres que l’islam. L’occupante du stand 3 par exemple n’est pas de la religion musulmane mais nous ne trouvons pas de problème à ça. Nous n’imposons pas non plus de comportement, chacun peut s’habiller comme il veut. Notre seule exigence est l’interdiction d’exposer des produits non consommables en islam comme des produits alcooliques par exemple », a-t-il déclaré.
Inoussa Sidibé a ajouté qu’en plus des expositions et la vente des articles divers, une rupture commune du jeûne est organisée chaque soir sur le site. « La rupture se fait collectivement ici. Que tu sois musulman ou non, tu peux te joindre à nous sans soucis. Ce qui me plaît, c’est surtout l’ambiance et la solidarité dont font montre les uns et les autres. On se sent vraiment en famille », a-t-il poursuivi.
Quant à l’affluence, monsieur Sidibé a fait savoir que les visiteurs sont davantage nombreux pendant l’après-midi et surtout après la rupture.
Des produits de qualités à des prix abordables
Selon les organisateurs, l’objectif de cette foire est d’offrir des produits de qualité à moindre coût. Quelques clients donnent leurs avis sur ce point. Issoufou Ouédraogo participe à Ramadan market chaque année. A l’entendre, ce qui le motive à participer à chaque édition c’est le prix et la qualité des produits proposés. Il exhorte les organisateurs à varier les produits car à cette 8e éditon, il constate le manque de certains articles. « L’année passée il y avait des documents islamiques et des gadgets pour enfants, mais cette année, il n’y a pas ces articles. Je leur suggère de ramener ces stands », a-t-il expliqué.
Cet avis est partagé par Adama Kinda. Il est à sa première participation et dit être fier d’avoir fait le tour. Pour lui, en plus de la baisse des prix, il y a la garantie de la qualité. « Je viens de prendre 2 kits de dattes à 3000 francs et comme ce n’est pas le dernier jour, je reviendrai une prochaine fois », a-t-il indiqué.
Amado Ido, lui, est venu de Rayongo payer du sucre pour offrir à ses proches. Selon lui, les prix sont abordables, mais l’emballage pose problème. Il s’attendait à des paquets mais à sa grande surprise le sucre est vendu par boite ou par carton. Malgré tout, il repart avec un carton de sucre. Le carton contient 5 boites et coûte 13750 FCFA contrairement au carton contenant les paquets dans lesquels on trouve 25 paquets.
« Avec les boites, il est difficile de partager si tu as plusieurs personnes à qui offrir. Je souhaite qu’ils ramènent les paquets », a-t-il souhaité.
Une cliente qui a requis l’anonymat dit apprécier l’initiative mais trouve que la période n’est pas propice. Pour elle, les organisateurs devraient tenir compte de la fin du mois, période à laquelle les gens ont de l’argent pour faire des achats.
« La semaine dernière je suis passée chercher du sucre que j’ai offert à mes proches musulmans. Aujourd’hui, je suis venue chercher du couscous, je trouve vraiment que les prix sont abordables par rapport aux autres coins de la ville. Je voulais du sucre aussi mais je n’ai pas pu prendre parce qu’ils ne vendent plus par paquet mais par boite. Une boite coûte 2750 FCFA, je trouve ça cher. Aussi, la foire prend fin le 23, à mon avis, ils devraient prolonger jusqu’à la fin du mois pour nous permettre de mieux faire nos achats », a-t-elle confié.
