Né le 30 mars 1966 à Bobo Dioulasso, Burkina Faso, Eugène Kounker Somé, également connu sous le nom d’Eugène Kounker, est un artiste polyvalent. Auteur-compositeur, arrangeur, producteur, guitariste, bassiste et interprète, il est le leader du groupe Kounder Band. Avec ce groupe, il a développé un style musical qu’il appelle « dagbeat », un mélange d’afro-jazz intégrant des sonorités traditionnelles burkinabè (warba, dagara, liwaga, wiré, mandingue), du makossa camerounais, du soukouss congolais, de l’afro-zouk, du blues et parfois des riffs de guitare rock.
Eugène Kounker, titulaire d’un doctorat en sociologie, a remporté le prestigieux « Kundé d’Or 2012 » avec son album « Tsunami », récompensant le meilleur artiste burkinabè. Il a débuté sa carrière en tant que chef d’orchestre de l’Orchestre de l’Université de Ouagadougou, où son ami Zêdess a commencé. En 1986, il a signé la première cassette du groupe, « Campus Ambiance », enregistrée à Abidjan, Côte d’Ivoire, et arrangée par le maestro Boncana Maïga.
Influencé par des artistes tels que Herbie Hancock, George Benson, Billy Cobham et Weather Report, Eugène Kounker a développé un style mandingi-jazz-rock au sein du groupe Blues Train. Après un succès retentissant au Festival de Jazz de Ouaga en 1995, il s’est entouré de musiciens talentueux, dont le claviériste Jean-Philippe Rykiel et le percussionniste Leyti Mbaye (Xalam), pour l’album « Prémisses » sorti en 1996. Dans cet album, il aborde des thèmes tels que l’apartheid, la politique corrompue, l’identité, un monde meilleur et la nostalgie, tout en introduisant son style caractéristique « dagbeat ».
En 2002, après avoir passé 15 ans en France, Eugène Kounker est retourné au Burkina Faso et a sorti l’album « Dounia bi ten lé » sur le label burkinabé Seydoni Productions. Cet album, dont le titre signifie « le monde est comme ça » en dioula (dialecte mandingue), a été accueilli chaleureusement lors d’un concert à Ouagadougou.
En 2007, Eugène Kounker a publié « Sabanan », un album marqué par les rythmes des « Dagara » du sud-ouest du Burkina Faso. Son titre phare, « Ziéra Gnow », qui traite de l’initiation, lui a valu le « Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle ».
En 2012, il a sorti « Tsunami », un album aux textes chantés en mooré, dagara, dioula, français et anglais. Cet album, accompagné de guitares, cuivres, percussions et du kundé (luth traditionnel burkinabé), lui a permis de remporter le prestigieux « Kundé d’Or 2012 ».